De tous les décors d'"Hélène et les
garçons", c'est le garage qu'ils préfèrent. Pour Laure , c'est la
pièce la plus vivante, la mieux réussie. Un compliment qui va droit au
coeur de Philippe ! "Moi aussi Je préfère cette pièce. Et pour cause.
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TOUT
N'EST QU'ILLUSION
"A partir de dessins et de croquis, on fabrique une pièce qui a l'air tout
à fait réelle, ajoute Philippe. Mais tout n'est qu'illusion. Les murs sont en
contre-plaqué, le plus léger possible pour pouvoir les déplacer facilement,
et on ne choisit pas les couleurs comme pour refaire son appartement. Par exemple,
il faut éviter le blanc, le noir, le vert, que la caméra restitue mal. Pour
obtenir l'effet désiré, on doit parfois recommencer plusieurs fois la peinture
d'un mur. Ça m'a valu des nuits de galère !" Le moindre détail a son importance.
"Rien n'est comme dans la vie, souligné Laure. Ça n'est pas décoré pour
l'oeil, mais pour la caméra. Il faut patiner; ça doit paraître vieux, en tout
cas habité. Là où tu mets ta main pour ouvrir la porte de la cafet', par exemple,
doit donner l'impression que depuis longtemps, tous les étudiants poussent la
porte à cet endroit pour entrer".
Les meubles aussi sont sélectionnés avec soin. "Mais ça, c'est le rôle
de l'ensemblière qui choisit aussi bien le mobilier que le tissu des rideaux
et les housses des couettes". La seule chose qui soit réelle dans les décors,
ce sont les meubles et les accessoires.
Philippe aime beaucoup la chambre des filles depuis qu'elle a été refaite :
les grands rideaux bleus, les posters au mur la rendent
plus vivante, plus habitée. Les lits sont douillets, les couettes confortables,
et parfois une des filles profite d'une pause pour faire une petite sieste dans
sa chambre.
Dans la série, les décors sont grandeur nature. Les chambres font vingt-cinq
mètres carrés - des dimensions honorables pour un campus - et la cafèt' environ
le double. "Mais on pourrait très bien tourner dans un décor beaucoup plus
petit, précise Laure. Avec l'angle de la caméra, on peut toujours tricher. C'est
pour ça que les studios des émissions de variétés paraissent toujours immenses."
L'ENVERS DU DECOR
Voilà pour l'endroit du décor. Al'envers, c'est autre chose : de grands panneaux
de bois, avec des ouvertures pour les fenêtres et pour les portes. "Derrière
les portes, il n'y a rien, explique Philippe. Ou plutôt si : un panneau qu'on
appelle une "découverte" et qui évite d'ouvrir une porte sur le vide
ou d'avoir une fenêtre sans paysage. Derrière la porte du garage, il y a un
panneau recouvert de briques, qui figure une entrée. Derrière celle de la chambre
des filles, il y a le mur du couloir."
Quant aux gouttières qui servent à Johanna pour retrouver son Cri-cri d'amour
dans la chambre des garçons, elles n'existent que dans le scénario. "Pour
passer par la fenêtre, on installe un cube derrière le décor. S'il y avait une
mezzanine ou un balcon, derrière il y aurait un praticable, une sorte d'échafaudage".
En somme, pour entrer dans la peau de leur personnage, les comédiens doivent
d'abord entrer dans le décor, l'assimiler à une
vraie pièce et donner l'illusion qu'ils y vivent. Quand le rouge s'allume, on
se retrouve vraiment à la fac, entre copains. Comme dit Laure : "C'est
magique !"
PROPOS RECUEILLIS PAR NATHALIE
CRESPEAU
Extrait de Télé Club Plus d'avril 1993
Retranscrit pour le web par Bubu.
www.starsab.fr.st