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Ce qui a manqué à Thierry lorsqu'il était petit ? Une photo de famille
comme celle-ci...
Le 14 février, jour de la Saint-Valentin, France
2 a choisi de nous relater une merveilleuse histoire d'amour avec son téléfilm
Les Inséparables. Un amour qui réussit à sauver les héros de la délinquance.
A la fois acteur et auteur, Thierry Redler avoue que ce téléfilm conçoit aussi
comme un témoignage. Enfant de la DDASS, il a tenu à transmettre un message
d'espoir au public mais surtout à ses enfants. Romain (19 ans) et Jim (14 ans),
qui jouent ici à ses côtés. Témoignage d'un acteur, mais aussi et surtout d'un
père...
Pourquoi avez-vous tourné ce téléfilm
avec vos enfants ?
Tout d'abord, parce que ce sont des acteurs talentueux. Et puis, c'était extraordinaire
de vivre cette aventure avec eux. Ça nous a permis de gagner au moins vingt
ans dans les rapports père-fils. Ils m'ont posé beaucoup de questions par rapport
à mon enfance et sont parvenus à comprendre certaines de mes réactions. Cela
nous a énormément rapprochés.
Vous avez passé votre enfance à la DDASS,
et pourtant vous avez connu votre père...
Mes parents n'ont pas pu me garder pour des raisons financières. Mais j'ai pu
effectivement rencontrer mon père à l'âge de 12 ans. C'est lui qui est venu
me voir. Aujourd'hui, il est mort. C'est un homme que j'admirais et respectais
énormément. Il avait
été prisonnier de guerre...
Ayant eu cette enfance, cela ne vous
a pas fait peur de devenir père à votre tour?
Non, je n'ai jamais eu peur de ne pas savoir tenir mon rôle de père, ou de ne
pas bien m'y prendre avec mes enfants. En fait j'ai eu tout de suite l'instinct
paternel. Aujourd'hui, Romain a 19 ans, Jim, 14 ans, Arthur, 8ans et Kim, 7
ans. Je les aime d'un amour gratuit et je suis très fier d'eux.
Quelle a été votre réaction quand votre
femme vous a annoncé que vous alliez fonder votre propre famille?
Quand Billi m'a annoncé qu'elle était enceinte, j'ai été partagé entre
la joie...et l'angoisse de ne pas pouvoir assumer cet enfant financièrement
! J'étais très jeune (même pas 22 ans) et c'est beaucoup de responsabilités,
un enfant. Surtout qu'à cette époque, je gagnais ma vie de façon plus que précaire.
La première phrase que je me suis dite c'est :.«Désormais je vais penser
à lui avant même de penser à moi. »
Et quand vous avez tenu Romain, votre
fils aîné, pour la première fois dans vos bras ?
Alors là, vous allez rire. Pour accueillir dignement mon premier enfant, j'avais
enfilé un costume en lin noir.
Je suis arrivé dans la salle d'accouchement, hyper chic, mais en voyant à quel
point ma femme souffrait, j'ai eu vraiment peur. J'étais tellement angoissé
qu'on a dû me faire une piqûre de calmant. Je me suis réveillé dans le lit à
côté d'elle, et Romain était là !
Vous êtes un père très angoissé ?
Non, maintenant, ça va ! Même si j'essaie de repousser les situations à risques,
et si la folie des hommes me fait peur. Mais je ne veux pas que mes enfants
vivent dans un cocon, sans voir ce qui se passé autour d'eux. Quand je vais
faire des tournages à l'étranger, il m'arrive de les emmener avec moi pour qu'ils
découvrent le monde. Quitte à louper l'école. La dernière fois c'était en Afrique
du Sud. Le racisme, l'intolérance... ils savent ce que cela signifie. Pour l'avoir
vu, et presque vécu...
Et votre femme, Billi, partage-t-elle
votre point de vue sur ce style d'éducation ?
Oui, complètement. Pour elle, la meilleure école c'est celle de la vie. On est
tous les deux instinctifs et peu conventionnels. Il n'y a qu'à voir la façon
dont on a décidé de se marier...
"Avec Billi,
ça a été
le coup de foudre..."
Comment cela s'est-il passé?
On avait 20 ans tous les deux quand on s'est rencontré. C'était sur le plateau
des Ombres de l'été. Billi, qui est allemande, ne parlait pas un mot de français.
Et moi, pas un mot d'allemand. Pourtant, au bout de dix minutes, je la demandais
en mariage ! Le plus fou, c'est qu'elle a accepté aussitôt !
"...nous ne parlions
pas la même langue,
mais dix minutes après
notre rencontre nous
étions mariés!'"
Quelle est votre recette pour que votre
couple ne sombre pas dans la routine?
Ça, c'est notre petit secret...
Interview, Daphné de Grivy.
Extrait de France Dimanche (n°2841) de février 2001
Retranscrit pour le web par Bruno.
www.starsab.fr.st